dimanche 6 juin 2010

Genèse du projet


Fruit d’une collaboration entre un archicte en bâtiment “Guy Adant du Groupe Gamma architectes SPRL” et un étudiant en architecture du paysage “Benoit Vandenberghe”, un simple projet d’hébergement touristique à la ferme est très vite devenu une réflexion entre architecture rurale et paysage rural et entre enjeux économiques et écologiques, s’inscrivant dans une politique de développement durable. L’octroi de l’éco-label européen est visé pour ce complexe d’hébergement touristique.
Ce projet est également une réflexion sur la diversification agricole. Cette activité agricole de tourisme rencontre le troisième pilier de la PAC : une production de services qui dans ce cas est liée au développement d’un tourisme diffus (avec une éventuelle promotion de produits du terroir selon les producteurs et les incitants locaux).

Ce projet joue également un rôle de sensibilisation à la construction en matériaux écologiques : utilisation de ballots de paille produits par l’agriculture, enduits à la chaux et à l’argile, pigments naturels, etc.
Il comprend aussi une réflexion face aux problématiques énergétiques et environnementales : le chauffage de l’espace balnéo et de l’eau chaude sanitaire sera assuré par une chaudière polycombustible alimentée par un combustible végétal produit par l’agriculture. Les 5 gîtes présenteront une isolation (paille) les qualifiant de constructions passives et seront dotés d’un système de ventilation double flux. L’installation de panneaux solaires photovoltaïques est envisagée sur le pent SUD du bâtiment (tout en présentant une faible incidence paysagère). Les eaux de pluies seront récupérées dans une citerne pour l’utilisation des sanitaires; tandis que les eaux grises, après passage dans la centrale d’épuration, seront collectées dans une noue/marre dotée d’espèces végétales caractérisitiques des milieux humides dont des saules têtards, des fougères des milieux humides ainsi que diverses graminées indigènes.

Signature du paysagiste que je suis, ce projet touristique inscrit dans l’espace rural, comprendra aussi deux éléments éco-paysagers en déclin qui font partie de notre patrimoine : un verger conservatoire sera replanté sur une prairie fleurie située au sud du bâtiment acceuillant les gîtes (fruitiers haute tige d’essences locales) et des arbres têtards seront replantés en haies ou en ripisylve sur le site de l’exploitation, participant ainsi à une amélioration paysagère significative de l’exploitation.

Une fois le permis d'urbanisme délivré pour ce projet, a commencé une grosse réflexion sur la technique de construction en me documentant sur la construction en paille. Partant de néophyte dans ce domaine (les travaux en bâtiment diffèrent pas mal des travaux de paysagiste), j'en suis très vite arrivé à définir une technique de construction particulière et très efficace : construire en gros ballots de paille "murs porteurs" afin de rester dans une démarche très contemporaine en valorisant les ballots de paille produit par l'agriculture d'aujourd'hui. Il va de soi que ce projet sera réalisé par auto-construction au vu de son degré d'originalité technique et du budget de mise en oeuvre.

Ainsi, moi, Benoit Vandenberghe, futur diplômé de master en architecture du paysage, je souhaite partager avec vous cette expérience de construction afin de témoigner des alternatives éco-performantes à notre disposition à l'heure actuelle en vue de susciter un intérêt pour ce mode de construction et de faire tomber certains clichés (l'histoire des 3 petits cochons à la vie dure). Qui sait? Peut-être que vous aussi, demain, vous construirez en paille ...

Bon amusement!

Benoit

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire